Circulaire
interministérielle DGAS/DGS/SD3C/SD6C n° 2007-194 du 14 mai
2007
Sommaire
I. - Caractéristiques de lITEP1. Problématiques et
besoins des enfants, adolescents, jeunes adultes concernés par
le dispositif ITEP, établissements et services
2. Le sens de lintervention des ITEP : un projet interdisciplinaire
à visée soignante permettant laccès à
un travail délaboration psychique conduisant à
linscription sociale des jeunes
3. LITEP participe à lamélioration de la qualité
générale de lapproche éducative et la socialisation
des jeunes
4. LITEP participe à lamélioration de lévaluation
et de lorientation au sein des MDPHII. - Dynamique de lintervention
en ITEP
1. LITEP
conjugue des actions thérapeutiques, éducatives et pédagogiques
sous la forme dune intervention interdisciplinaire
La dimension thérapeutique de lintervention
La dimension institutionnelle du soin
Les soins spécifiques
Les prescriptions médicamenteuses
Les soins somatiques
La dimension éducative de lintervention
La dimension pédagogique
2. LITEP
développe des coopérations
3. LITEP implique les parents
III. - Lorganisation
et le fonctionnement des ITEP
1. Le projet
détablissement et la diversification des modes de prise
en charge au sein des ITEP
Les modalités daccueil
différenciées et personnalisées
Le SESSAD
Linternat
Laccueil temporaire
Recherche dinterventions innovantes
2. Le projet
détablissement et laccompagnement personnalisé
de lenfant en ITEP : de ladmission à laprès
sortie
a) Lorientation et ladmission
Lorientation
Ladmission
b) Le projet pré professionnel
c) La préparation à la sortie
face="Verdana,
Arial, Helvetica, sans-serif">3. Léquipe interdisciplinaire
a) Le directeur
b) Léquipe soignante garante du projet thérapeutique
c) Les enseignants
d) Le soutien des professionnels
IV. - Les
modalités de mise en conformité des établissements
existants
1. Dénomination
des établissements dits instituts de rééducation
avant la sortie du décret
2. La procédure de mise en conformité
3. Les conditions de la mise en conformité
La
présente circulaire a pour objet de préciser et expliciter
les termes des articles D. 312-59-1 à D. 372-59-18 du code de
laction sociale et des familles relatifs aux instituts thérapeutiques,
éducatifs et pédagogiques (ITEP) et dinscrire laction
des ITEP dans le cadre législatif et réglementaire renouvelé
de la loi du 11 février 2005 pour légalité
des droits et des chances, la participation et la citoyenneté
des personnes handicapées, et de ses décrets dapplication.
Elle
doit aider à lévolution de ces établissements
en définissant leur cadre spécifique de fonctionnement
mettant en exergue les modalités particulières de prise
en charge du public concerné, public qui lui-même fait
lobjet dune définition renouvelée.
La
nécessité de repenser les conditions techniques dorganisation
et de fonctionnement des instituts de rééducation sest
imposée ces dernières années et a conduit à
opérer une distinction claire entre les instituts médico
éducatifs (IME), qui ont pour vocation de prendre en charge des
jeunes présentant des difficultés intellectuelles et les
ITEP. Ainsi la réglementation a évolué afin de
proposer aux enfants et aux jeunes concernés un accompagnement
mieux adapté à leurs difficultés particulières.
En effet, il convient déviter le regroupement dans une
même structure de personnes présentant des handicaps de
natures diverses et requérant des modalités de prise en
charge distinctes, qui savère souvent préjudiciable
à lensemble des intéressés.
Il
convient en effet de marquer la spécificité des ITEP par
rapport aux autres structures médico-sociales existantes, dans
un environnement médico-social en mutation qui doit souvrir
sur le milieu ordinaire déducation sans perdre de ses compétences.
Il convient aussi de situer laction des ITEP dans un « maillage
» complexe dorganismes et de services appelés à
accompagner, prendre en charge des enfants et adolescents qui signalent
par leur comportement des difficultés qui peuvent être
de nature et de causes diverses. Ces difficultés nécessitent
en effet de prendre en compte lensemble des interactions avec
lenvironnement familial, scolaire et social, et requièrent
des réponses au cas par cas, ponctuelles ou prolongées,
pouvant mobiliser des dispositifs de champs variés : éducatif,
pédagogique, sanitaire, médico-social, voire un accompagnement
social et/ou judiciaire.
Afin
dexpliciter la spécificité des ITEP et de leur intervention,
cette circulaire présentera :
les caractéristiques
de lITEP ;
la dynamique
de lintervention ;
lorganisation
et le fonctionnement des ITEP.
Enfin, une dernière
partie sera consacrée aux modalités de mise en conformité.
I.
- Caractéristiques de lITEP
1. Problématiques et besoins des enfants, adolescents et jeunes
adultes concernés par le dispositif ITEP, établissements
et services
Larticle D. 312-59-1 précise les problématiques
des jeunes pouvant être accueillis en ITEP ainsi que le sens du
travail à engager auprès deux. Il ne définit
pas un public « spécifique » mais caractérise
la situation, les ressources et les difficultés, les besoins
des enfants et adolescents auxquels ils peuvent apporter des réponses
adaptées : « Les instituts thérapeutiques, éducatifs
et pédagogiques accueillent les enfants, adolescents ou jeunes
adultes qui présentent des difficultés psychologiques
dont lexpression, notamment lintensité des troubles
du comportement, perturbe gravement la socialisation et laccès
aux apprentissages. Ces enfants, adolescents et jeunes adultes se trouvent,
malgré des potentialités intellectuelles préservées,
engagés dans un processus handicapant qui nécessite le
recours à des actions conjuguées et à un accompagnement
personnalisé tels que définis au II de larticle
D. 312-59-2 ».
Lindication
dorientation dITEP peut être ainsi déclinée
:
ce sont les difficultés psychologiques des enfants, adolescents
ou jeunes adultes, qui constituent le premier élément
dindication vers lITEP. Leur intensité et leur caractère
durable en constituent un des éléments essentiels. Les
manifestations perturbant la scolarisation et la socialisation, quelles
sexpriment sur un mode dextériorisation ou de retrait,
ne sont pas dordre passager, circonstanciel ou réactionnel.
Il sagit de symptômes liés à des difficultés
psychologiques importantes qui perdurent ;
les enfants, adolescents ou jeunes adultes concernés sont par
ailleurs engagés dans des processus complexes dinteractions
entre leurs difficultés personnelles, leur comportement et leur
environnement, et sont en situation ou risque de désinsertion
familiale, scolaire ou sociale ;
ce processus handicapant implique nécessairement la mise en uvre
de moyens éducatifs, thérapeutiques et pédagogiques
conjugués pour restaurer leurs compétences et potentialités,
favoriser le développement de leur personnalité et rétablir
leur lien avec lenvironnement et leur participation sociale. Cette
approche interdisciplinaire constitue une des spécificités
des ITEP.
Aussi une orientation vers les ITEP est-elle le plus souvent envisagée,
lorsque les interventions des professionnels et services au contact
de lenfant : protections maternelles et infantiles (PMI), centres
daction médico-sociale précoce (CAMSP), réseaux
daides, centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP),
services de psychiatrie infanto juvénile, pédiatres, pédopsychiatres,
nont pas antérieurement permis la résolution de
ces difficultés psychologiques.
Il
convient de remarquer que dune façon générale,
les ITEP ne sont pas adaptés à laccueil denfants
et adolescents autistes ou présentant des troubles psychotiques
prédominants, ou des déficiences intellectuelles importantes,
qui requièrent dautres modes déducation et
de soins, et qui pourraient souffrir de la confrontation avec des jeunes
accueillis en ITEP.
2.
Le sens de lintervention des ITEP : un projet interdisciplinaire
à visée soignante permettant laccès à
un travail délaboration psychique conduisant à linscription
sociale des jeunes
LITEP favorise le maintien dans des dispositifs ordinaires ou
adaptés. Il promeut les pratiques permettant de construire ou
développer, avec les dispositifs éducatifs, des projets
prenant en compte dune part les ressources et les difficultés
de lenfant, dautre part les possibilités et les limites
de lenvironnement.
La
mission centrale des ITEP est damener lenfant ou le jeune
concerné à un travail délaboration psychique,
en accompagnant son développement singulier au moyen dune
intervention interdisciplinaire, qui prenne en compte la nature des
troubles psychologiques et leur dynamique évolutive.
Laccompagnement
vers lautonomie, qui définit la perspective de travail,
se démarque de la notion de rééducation préconisée
dans la précédente réglementation relative aux
instituts de rééducation. Elle fait bien référence
à une démarche personnalisée, dont la finalité
vise un plus grand discernement par la personne de ce quelle met
en jeu dans son rapport aux autres et à elle-même : il
sagit de susciter chez chaque jeune le désir den
savoir un peu plus sur ce qui lanime, lintéresse,
lui pose problème, interfère dans sa relation aux autres.
Ce travail délaboration accompagné doit amener lenfant
ou le jeune à rechercher, expérimenter des façons
singulières de saccommoder de ses capacités et de
ses difficultés. LITEP doit permettre à lenfant
ou au jeune dexpérimenter le quotidien et les relations
humaines, dans une perspective de maintien ou de retour dans les dispositifs
habituels déducation, de scolarisation, de formation professionnelle,
de socialisation.
3.
LITEP participe à lamélioration de la qualité
générale de lapproche éducative et la socialisation
des jeunes
Les ITEP, du fait de leur caractère interdisciplinaire, constituent,
par leur expérience et leur réflexion, une ressource au
plan local, pour susciter ou développer la réflexion sur
la problématique des enfants et adolescents dont les troubles
psychologiques perturbent gravement la socialisation. Il est souhaitable
que ce travail délaboration et dexpérimentation
des ITEP puisse être mis au service des organismes ou des structures.
Ils pourraient ainsi judicieusement concourir aux actions dinformation
et de formation sur le repérage des troubles psychologiques.
Ils peuvent contribuer localement avec les instances concernées
par lenfance (PMI, médecine scolaire, école, pédopsychiatrie,
protection de lenfance, PJJ, clubs de sports ou de loisirs, associations
de parents...) à développer une attention aux enfants
manifestant des troubles préoccupants, dans le but de concevoir
et élaborer des réponses adaptées, apporter une
aide précoce ainsi quà leur famille. Cette expérience
locale doit aussi permettre dalimenter une réflexion nationale.
4.
LITEP participe à lamélioration de lévaluation
et de lorientation au sein des maisons départementales
des personnes handicapées (MDPH)
En application de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 et
ses décrets dapplication, les décisions dorientation
dun enfant ou dun adolescent dans un établissement
médico-social sont prises par la commission des droits et de
lautonomie des personnes handicapées (CDAPH) au sein de
la maison départementale des personnes handicapées (MDPH).
Pour
chaque enfant, un plan personnalisé de compensation est élaboré
par léquipe pluridisciplinaire de la MDPH. Ce plan de compensation
comprend un volet relatif à la scolarisation, le projet personnalisé
de scolarisation, et prévoit le cas échéant lorientation
de lenfant vers un ITEP.
Lorientation
dun jeune vers un ITEP doit répondre à des indications
précises et bien posées. Afin de favoriser la bonne orientation
des élèves il est souhaitable que des professionnels exerçant
en ITEP puissent être consultants de léquipe pluridisciplinaire
de la MDPH.
En
effet conformément à larticle R. 146-27 du code
de laction sociale et des familles, léquipe pluridisciplinaire
réunit les professionnels ayant des compétences médicales
ou paramédicales, des compétences dans le domaine de la
psychologie, du travail social, de la formation scolaire et universitaire,
de lemploi et de la formation professionnelle. Sa composition
doit permettre lévaluation des besoins de compensation
du handicap quelle que soit la nature de la demande et le type de handicap
; cette composition peut varier en fonction des particularités
de la situation de la personne handicapée. Ainsi le directeur
de la MDPH peut, sur proposition du coordinateur de léquipe
pluridisciplinaire, faire appel à des consultants chargés
de contribuer à ses travaux.
Lévaluation
conduite pour les enfants dont les difficultés psychologiques
se signalent par des troubles du comportement, demande lintervention
de professionnels qui ont acquis une connaissance de ces troubles afin
de pouvoir appréhender les solutions nécessaires.
Dune
façon plus générale, les ITEP apparaissent comme
des pôles de compétences au niveau départemental,
susceptibles dapporter leur collaboration pour la mise en place
du projet de vie et de scolarisation et ils doivent trouver une place
au sein de la nouvelle organisation départementale.
II.
- Dynamique de lintervention en ITEP
1. LITEP conjugue des actions thérapeutiques, éducatives
et pédagogiques sous la forme dune intervention interdisciplinaire
Les trois dimensions contenues dans le nouvel intitulé des instituts,
constituent les principes de base de lintervention des ITEP :
si la dimension thérapeutique au sens large est fondamentale
pour mener à bien la démarche daccompagnement de
la personne visant à la structuration de sa personnalité,
les dimensions éducatives et pédagogiques sont aussi indispensables
pour mettre en uvre une démarche soignante densemble
visant à amener les personnes à prendre conscience de
leurs ressources, de leurs difficultés et à se mobiliser
pour aller vers plus dautonomie.
En
sappuyant sur les orientations du projet détablissement,
ces trois dimensions doivent se conjuguer pour permettre la réalisation
du projet personnalisé daccompagnement (PPA) élaboré
pour chaque enfant par léquipe de lITEP. Ce projet
personnalisé daccompagnement répond notamment aux
préconisations du projet personnalisé de scolarisation
(PPS) élaboré en amont par léquipe pluridisciplinaire
de la MDPH.
La
notion dinterdisciplinarité marque la nécessité
de disposer de personnels aux formations et aux compétences diverses,
en mesure de mener une intervention densemble, globale, interactive,
cohérente. Cette équipe peut dépasser les salariés
de létablissement et faire appel à des compétences
externes. Chaque intervenant avec sa spécialité et sa
compétence propre contribuera à créer et entretenir
au sein des ITEP laccès de chaque jeune à la démarche
de restructuration psychique et daccès à la socialisation.
Lexigence
de qualité délaboration et de suivi des projets
personnalisés daccompagnement au sein de létablissement
nécessite des ratios dencadrement appropriés aux
jeunes accueillis. Il appartient aux préfets et aux inspecteurs
dacadémie dy veiller conjointement en lien avec lorganisme
gestionnaire de létablissement ou du service.
La
dimension thérapeutique de lintervention
Linstitution, établissement ou service, doit proposer à
chaque enfant, adolescent ou jeune adulte dont elle soccupe, des
prestations de soin adaptées à sa problématique,
afin de laider en lien avec les autres registres dintervention
à sengager dans un processus dévolution.
Outre
la dimension institutionnelle du soin, lITEP doit pouvoir offrir
des propositions thérapeutiques diversifiées adaptées
à chaque jeune, articulées avec les soins qui lui sont
le cas échéant dispensés par ailleurs.
La
dimension institutionnelle du soin
Les interventions du pôle thérapeutique ne sauraient être
isolées de lensemble des autres aspects de la prise en
charge et ne peuvent en aucune manière se réduire aux
interventions isolées de psychiatres, de psychologues cliniciens,
dorthophonistes ou psychomotriciens... Ce serait dailleurs
une erreur dévaluer la qualité soignante dun
ITEP au seul nombre des psychothérapies ou prises en charges
individuelles dispensées. En effet si certains jeunes ont besoin
de ces soutiens personnalisés, le cadre institutionnel lui-même
doit revêtir une dimension soignante qui sappuie sur des
activités éducatives et pédagogiques de qualité.
De
ce point de vue, les éclairages spécifiques apportés
par le psychiatre et le psychologue, à loccasion des réunions
dactualisation de projet personnalisé ou des réunions
de synthèse, sur la dynamique évolutive de chaque jeune,
représentent une contribution essentielle à la prise en
charge en ITEP. Lévolution de chaque enfant est subordonnée
à des mouvements affectifs qui déterminent des phases
de progrès ou au contraire de stagnation voire de régression.
Ces mouvements ont tout autant à voir avec le vécu antérieur
de lenfant ou de ladolescent, le mode déchange
quil a instauré avec ses parents, quavec les relations
avec les éducateurs ou les enseignants. Ces dernières
sont elles-mêmes tributaires de la capacités de ceux-ci
à faire face aux réactions induites par le jeune. Il importe
donc que ces affects ou attitudes puissent être pris en compte
et dans la mesure du possible élucidés par ces professionnels.
Le
psychiatre et le psychologue faciliteront la compréhension des
aspects psychodynamiques. Les expériences éducatives ou
pédagogiques peuvent ainsi être loccasion, au-delà
de leurs finalités premières, de saisir lenfant
ou ladolescent dans ce quil a de singulier, ce qui permettra
en retour les ajustements nécessaires.
Les
soins spécifiques
À côté de cette dimension institutionnelle, dautres
modalités dinterventions psychothérapiques pourront
être proposées. Il pourra sagir dentretiens
individuels réguliers, voire de psychothérapies sous différentes
modalités possibles, comme des psychothérapies de groupe
ou le psychodrame, en particulier pour les adolescents. Quelles que
soient les modalités de psychothérapies retenues, elles
utiliseront les médiations appropriées afin de permettre
lexpression de la vie émotionnelle de lenfant, adolescent
ou jeune adulte. En tout état de cause, elles impliqueront toujours
lenfant comme une personne singulière, engagée dans
un échange.
Au
sein du pôle thérapeutique, en référence
au projet institutionnel, les psychomotriciens, orthophonistes, médecins
généralistes ou spécialistes, infirmier(e)s...
interviennent selon des modalités propres à leurs spécificités,
en lien avec les autres professionnels de léquipe interdisciplinaire.
Dans
certains cas, notamment pour les psychothérapies, le projet personnalisé
peut préconiser des suivis par des professionnels au dehors de
létablissement ou du service. Dans ce cas, les soins seront
assurés dans le cadre de conventions passées entre lITEP
et la structure ou le professionnel en mesure dexercer la prestation.
Les
prescriptions médicamenteuses.
Pour aider à lapaisement de certains symptômes particulièrement
envahissants ou invalidants, quil sagisse de manifestations
dépressives majeures, dagitation incontrôlable ou
denvahissement émotionnel, etc., il peut être envisagé
des prescriptions médicamenteuses conformément aux recommandations
et mises au point de lagence française de sécurité
sanitaire des produits de santé (AFSSPS). En tous les cas, aucun
traitement ne pourra être envisagé sans laccord des
parents. Ladhésion du jeune doit aussi être recherchée.
Les
soins somatiques
Les soins somatiques sont également à considérer
avec attention. Outre le suivi systématique de létat
de santé des enfants et adolescents accueillis (examens réguliers,
suivi des vaccinations, etc.), réalisé en coordination
avec le médecin traitant de chacun, linfirmier(e), et le
médecin (médecin généraliste ou pédiatre)
assurent en complémentarité deux fonctions importantes,
surtout auprès des adolescents :
lécoute
des inquiétudes et plaintes des jeunes qui souhaitent sadresser
à eux ;
laccompagnement des éducateurs (et des enseignants) dans
leur fonction de vigilance, et dans leur fonction déducation
pour la santé.
Quils soient rattachés à lITEP ou liés
par convention, linfirmier(e) et le médecin doivent donc
disposer dune certaine disponibilité à légard
des jeunes et des professionnels, à déterminer et organiser
selon les ITEP, en fonction notamment de lâge des jeunes
accueillis.
En
conclusion, la dynamique induite par les différentes propositions
institutionnelles, les interactions entre lenfant ou adolescent
au sein des collectifs éducatifs, pédagogiques ou thérapeutiques,
la relation avec les différents intervenants, constituent pour
lITEP un terrain danalyse, de réflexion, qui permet
ainsi de nourrir le projet thérapeutique. Il est donc absolument
indispensable que linstitution prévoit du temps pour analyser
ses pratiques, et ce afin de reprendre la parole de lenfant, des
parents et de ce qui se joue dans léquipe. Le dispositif
de soin doit ainsi sappuyer sur une approche clinique partagée
au fil des réunions de synthèse, des réunions cliniques,
des échanges entre professionnels et des rencontres avec les
parents. La cohérence de lintervention des ITEP doit se
travailler en permanence.
La
dimension éducative de lintervention
Dans le cadre institutionnel qui situe les limites du possible et de
linterdit, lintervention des éducateurs au quotidien
va chercher à ouvrir à chaque enfant ou adolescent considéré
dans sa singularité, un espace relationnel qui le sollicite.
Lintervention éducative a pour objectif dinviter
chaque jeune à travailler sa subjectivité, ses représentations
personnelles, son rapport au monde, aux autres, à lui même,
sa manière daborder les savoirs, les connaissances, grâce
à une mise en situation dexpériences nouvelles pour
lui.
Confronté
fermement mais avec bienveillance aux conséquences de ses actes
y compris transgressifs, chaque enfant ou adolescent, par un travail
délaboration des vécus émotionnels, peut
apprendre à se constituer des références et des
valeurs, penser sa manière dêtre, son devenir.
Les
propositions éducatives recherchent à la fois linstauration
dune dynamique collective et un travail « au cas par cas
». Le jeune peut puiser dans ce qui lui est donné à
vivre, à ressentir, à négocier, à partager,
à réparer, pour situer ses propres limites et celles de
la société, pour structurer ainsi les éléments
de sa maturation.
Les
actions éducatives sont diversifiées et concernent notamment
:
la
socialisation et les relations à autrui dans le cadre dun
collectif denfants, adolescents ou jeunes adultes dont les âges
et les centres dintérêt sont proches ;
lapprentissage et la prise en charge de soi-même ;
louverture au monde par le biais dactivités sportives,
culturelles, de découverte, de travaux manuels, de jeux... ;
le soutien des potentialités intellectuelles et la réconciliation
avec les savoirs par léveil à la culture, laccompagnement
à la scolarité ;
laccès à la découverte du milieu professionnel
dans la perspective délaboration dun projet de formation
;
le soutien à la scolarité ;
le soutien à la dimension thérapeutique.
La dimension pédagogique
Conformément à lesprit de la loi du 11 février
2005, lITEP favorise le maintien ou prépare le retour des
jeunes quil reçoit dans les écoles ou les établissements
scolaires. À cette fin, sous la responsabilité de son
directeur et conformément aux objectifs fixés pour chaque
enfant à partir du projet personnalisé de scolarisation
(PPS), lITEP, et en particulier lunité denseignement,
contribue à assurer, avec lensemble des membres de léquipe
de suivi de la scolarisation, la continuité de son parcours scolaire,
en permettant ses apprentissages et la poursuite de son parcours de
formation.
Ainsi,
léquipe pédagogique de lITEP, constituée
en unité denseignement en application de larticle
D. 351-18 du code de léducation, met en uvre les
actions pédagogiques adaptées, en fonction des modalités
de scolarisation et des objectifs prévus par le PPS de chaque
enfant, lesquels peuvent être variés :
scolarité
en milieu ordinaire à temps partiel, voire à temps plein
;
scolarisation intra ITEP, qui peut constituer une étape transitoire
mais souvent nécessaire, pour créer les conditions dun
changement dans les dynamiques de résistance et dopposition
mises en place par un jeune, notamment à légard
de la scolarité.
Dès que la dynamique évolutive de lenfant ou de
ladolescent permet denvisager la mise en place dune
scolarité en milieu ordinaire à temps partiel voire à
temps plein, ou laugmentation du temps de présence à
lécole ou au collège et après consultation
des parents, léquipe interdisciplinaire de létablissement
ou du service en fait part à lenseignant référent.
Cette proposition est alors discutée avec les parents, en tenant
compte de la position du jeune. Linflexion ou la modification
du PPS sera alors entérinée par léquipe de
suivi de scolarisation, dans le cadre de ses missions.
Larticulation
du projet personnalisé daccompagnement et du projet personnalisé
de scolarisation appelle dans sa mise en uvre des ajustements
à la dynamique évolutive dun jeune. Il requiert
des échanges et des concertations régulières entre
toutes les parties concernées. La préparation de laccueil,
lévaluation conjointe, le souci de préservation
dun cadre de scolarité acceptable pour tous, demandent
des régulations fréquentes et du temps, notamment en matière
dinformation et de soutien auprès des enseignants des écoles
et des collèges. Il appartiendra à cet égard à
lenseignant référent de lélève
et au responsable pédagogique de lunité denseignement
dassurer la coordination de favoriser larticulation entre
les différentes actions ainsi que les échanges dinformation
entre les partenaires. À ce titre, il convient dinciter
les parents à prendre toute leur place au sein des équipes
de suivi de scolarisation.
Il
appartiendra également aux autorités compétentes
de faciliter les échanges nécessaires à la mise
en uvre des projets.
2.
LITEP développe des coopérations
Lorganisation du travail « à plusieurs » avec
lensemble des partenaires : équipes de psychiatrie de secteur
et notamment de psychiatrie infanto-juvénile, établissements
de léducation nationale, est posée comme une nécessité.
Si besoin est, elle est à instaurer avec laide sociale
à lenfance (ASE), la protection judiciaire de la jeunesse
(PJJ) ou tout autre partenaire. Ladaptation aux besoins et aux
possibilités des enfants et des jeunes exige un travail de réseau,
comprenant des relations denses et suivies.
Les
ITEP interviennent auprès denfants, et adolescents ou jeunes
adultes en difficultés psychologiques, mais ne sauraient leur
apporter tous les soins spécialisés qui peuvent leur être
nécessaires. Chaque enfant ou adolescent doit pouvoir recevoir,
en tant que de besoin, les prestations conjuguées de léquipe
soignante de lITEP et dune équipe de psychiatrie
ou dun thérapeute qualifié dexercice libéral.
Ceci implique notamment une coopération active avec les secteurs
de psychiatrie de lenfant et adolescent.
De
même, les ITEP ne se substituent ni aux parents, ni à lASE,
ni à la PJJ. Il est au contraire important que, lorsque des mesures
de protection de lenfance existent avant ladmission, elles
soient maintenues. Une collaboration sétablit alors, chacun
dans sa fonction, lITEP dans sa dimension thérapeutique,
éducative, pédagogique et lASE et/ou la PJJ au titre
de la protection de lenfance. Afin de veiller à la cohérence
de la prise en charge et déviter les ruptures ou les discontinuités,
linstitution met en uvre des modalités de coopération
qui devront favoriser les rencontres entre les différents professionnels.
Les
DDASS devront ainsi veiller à la mise en place effective de ces
coopérations notamment en matière de soutien à
la parentalité dans le respect de lautorité parentale.
3.
LITEP implique les parents
Les parents, ou détenteurs de lautorité parentale,
constituent un interlocuteur essentiel dans la démarche daccompagnement
de lenfant.
Les
parents sont des acteurs à part entière du processus de
développement de leur enfant. Ils doivent être informés,
soutenus et toujours sollicités lors des prises de décision
concernant leur enfant. Ils doivent être entendus et consultés
quelle que soit leur possibilité de simpliquer, et dadhérer
aux propositions faites. Aussi, la recherche des conditions permettant
une participation adéquate de la famille à chaque situation
est de la responsabilité du directeur qui doit lassumer
comme une composante essentielle de la mission de lITEP.
Pour
leur permettre de suivre au plus près le parcours et les évolutions
de leur enfant, les parents bénéficient dinformations
et dentretiens réguliers avec les équipes responsables
de son accompagnement. Dans tous les cas et quelles que soient les interventions
thérapeutiques, éducatives et pédagogiques, les
parents seront toujours informés et associés aux décisions
envisagées. Les entretiens sinscrivent dans un calendrier
tenant compte des réunions dévaluation faites par
léquipe interdisciplinaire. Ils sont proposés à
linitiative soit des parents, soit de létablissement.
En fonction du projet personnalisé daccompagnement et selon
les évolutions ou événements pouvant intervenir
en cours dannée, le nombre de ces entretiens doit pouvoir
varier pour chaque cas, avec un minimum de trois par an.
Les
parents sont destinataires chaque année dun bilan de la
situation de lenfant, de ladolescent ou, avec son accord,
du jeune adulte.
Ce
bilan est élaboré en reprenant le projet personnalisé
daccompagnement, après réunion de léquipe
interdisciplinaire, dans le but de faire le point sur les trois axes
de travail de lITEP : thérapeutique, éducatif et
pédagogique. Il est obligatoirement présenté sous
la forme dun écrit, qui est au minimum transmis par courrier,
ou de préférence remis aux parents et commenté
lors dun entretien.
Les
parents qui sont par ailleurs membres de droit de léquipe
de suivi de la scolarisation sont destinataires chaque année
des bilans de cette équipe.
III.
- Lorganisation et le fonctionnement des ITEP
Le projet détablissement constitue la base de lorganisation
institutionnelle. Il définit le cadre dans lequel vont se construire
les contrats de séjour des enfants ou adolescents accueillis.
Il garantit la cohérence de la prise en charge, sa continuité
et son évaluation. Il précise également toutes
les collaborations développées par létablissement
avec dautres partenaires afin de favoriser la prise en charge
de lenfant, la préparation ou la poursuite de sa scolarité
en milieu ordinaire.
1.
Le projet détablissement et la diversification des modes
de prise en charge au sein des ITEP
Les modalités daccueil différenciées et personnalisées.
Conformément à larticle D. 312-59-5-I du code de
laction sociale et des familles (CASF), chaque ITEP sur un territoire
donné doit pouvoir proposer des modalités diversifiées
de prise en charge des enfants, adolescents ou jeunes adultes se déclinant
du service déducation spéciale et de soins à
domicile (SESSAD) à linternat de semaine : SESSAD, accueil
de jour séquentiel, semi-internat (arrivée le matin et
retour le soir) ; internat modulé (soirée et nuitée
à linstitut de un à trois soirs par semaine) ; accueil
familial spécialisé, internat (de semaine ou ponctuellement
à temps complet). Les modalités daccueil se déterminent
au cas par cas, en fonction de la dynamique évolutive du jeune,
du programme de scolarité dans lITEP ou à lextérieur
ou des indications des suivis psychothérapeutiques externes (prise
en charge conjointe avec un service de pédopsychiatrie par exemple).
Ceci
ne veut toutefois pas dire que chaque établissement doive obligatoirement
mettre en uvre lensemble des modalités daccueil
énumérées ci-dessus. Ce qui est important, cest
que létablissement, conformément aux orientations
définies dans son projet détablissement, tende à
proposer des modalités variées et évolutives dintervention,
afin de répondre aux besoins de chaque enfant. Il convient cependant
maintenant de raisonner en termes de réseau et de réponse
par une ou plusieurs structures à un ensemble de besoins. En
effet, si tous les établissements ne peuvent répondre
à la diversité des besoins, il convient que toute démarche,
schéma ou programme interdépartemental daccompagnement
des handicaps et de la perte dautonomie (PRIAC) intègre
cette complémentarité nécessaire. À cet
égard, le groupement de coopération peut constituer un
outil pertinent.
Certaines
modalités daccueil nécessitent les précisions
suivantes :
Le
SESSAD
Les SESSAD qui interviennent dans le champ des ITEP sont conçus
pour des interventions thérapeutiques, éducatives et pédagogiques
de proximité. Ils doivent quant à eux être prioritairement
préconisés lorsque la manifestation des troubles de lenfant
nentraîne pas de relations trop exacerbées au sein
de la famille, mais surtout lorsque le maintien à lécole
est possible dans les conditions courantes.
Ces
SESSAD ont lavantage doffrir un accompagnement personnalisé
pour chaque enfant, cest-à-dire au plus juste des besoins,
dans son environnement quotidien. Cet accompagnement va bien au-delà
dun soutien à la scolarité. Il peut sexercer
dans tous les lieux de vie et daccueil de lenfant. Le SESSAD
est un service qui doit proposer et conjuguer un accompagnement éducatif
et thérapeutique en son sein, en lien avec la scolarité,
dans une démarche dintervention globale. Cet accompagnement
est possible et efficace si le personnel du SESSAD constitue une véritable
équipe interdisciplinaire, avec notamment des temps réguliers
déchange sur les situations, et des temps de supervision.
Pour ce faire, doit être privilégiée une organisation
en petites unités dintervention. Cette équipe interdisciplinaire
aura véritablement la possibilité de se concentrer sur
la situation de lenfant.
Le
SESSAD propose une démarche différente et complémentaire
de celle proposée par létablissement. Doù
la nécessité dune coordination au plan local, pour
que le SESSAD, même sil est autonome, ne fonctionne pas
de façon isolée, mais travaille en lien avec un ou plusieurs
ITEP.
Linternat
Linternat de lITEP, modulé, séquentiel, de
semaine etc., est conçu pour étendre les possibilités
dintervention sur le registre éducatif notamment. La prise
de distance temporaire avec lenvironnement habituel peut ouvrir
des perspectives de mobilisation personnelle pour le jeune : linternat
offrira ainsi un temps de séparation nécessaire pour réenvisager
les relations familiales autrement. Cette intervention contribue, lorsquelle
est indiquée, à la dimension soignante du dispositif.
Le recours à laccueil familial spécialisé
est de même ordre. Il appartient aux professionnels de lITEP
de travailler avec les parents et lenfant les difficultés
de séparation ou les éventuels risques de rejets inhérents
à la proposition dinternat.
Laccueil
temporaire
Laccueil temporaire représente une variable dajustement
aux autres formes de prise en charge qui présente en lespèce
un intérêt tout particulier même pour les établissements
:
il
peut prévenir des crises et éviter le déclenchement
de prises en charge plus lourdes ;
il peut compléter les prises en charge habituelles et notamment
permettre de prendre le temps et la distance pour réajuster un
projet personnalisé, offrir une pause à lenfant,
à sa famille comme à linstitution. Le répit
trouve sa pertinence pour une famille mais aussi pour une institution
quand lexpression des troubles de certains enfants ou adolescents
peut compromettre gravement le dispositif de prise en charge. Linstitution
peut alors elle aussi ne plus disposer des ressources internes et de
limpulsion nécessaires pour surmonter (absorber) la crise.
Laccueil temporaire peut prendre différentes formes. Cette
possibilité de pause offerte à lenfant, ladolescent
et/ou à léquipe donne la distance et le temps utile
à une réflexion de léquipe sur son positionnement,
au réajustement des relations, et permet en tant que de besoin
délaborer un nouveau projet personnalisé daccompagnement.
Il convient cependant de préciser que si laccueil temporaire
est à encourager, tous les établissements ne sont sans
doute pas aujourdhui en capacité de développer un
tel accueil, notamment pour organiser des séjours de répit.
Aussi il est souhaitable de développer ce type de projet dans
au moins un établissement du département ou de la région.
Léloignement géographique provisoire de lenfant
ou de ladolescent de son lieu daccueil ou de soin peut aussi
faire partie de lindication « accueil temporaire ».
Recherche
dinterventions innovantes
Pour certains enfants ou adolescents extrêmement difficiles, susceptibles
éventuellement de mettre en difficulté létablissement,
ou bien ne supportant plus la vie collective, il convient de rechercher
et dexpérimenter des solutions de prise en charge particulières
et innovantes. Lélaboration et la mise en place de telles
interventions implique un travail en coopération, en lien étroit
avec les différents partenaires. Les solutions innovantes peuvent
aussi avoir un caractère temporaire.
Nous
arrivons au constat de plus en plus évident que la réussite
des ITEP dans les prises en charge qui leur sont demandées nécessite
non seulement le développement de possibilités très
diversifiées mais aussi beaucoup dimagination et de créativité
pour sadapter aux besoins renouvelés de ces enfants et
adolescents.
2.
Le projet détablissement et laccompagnement personnalisé
de lenfant en ITEP : de ladmission à laprès
sortie
a) Lorientation et ladmission
Lorientation
La loi du 11 février 2005 incite les parents, lenfant ou
ladolescent handicapé à lévaluation
de ses besoins de compensation. Des professionnels qualifiés
exerçant en ITEP sont associés dans le cadre de léquipe
pluridisciplinaire à lévaluation des besoins des
jeunes susceptibles dêtre orientés vers ce type de
structure. La décision dorientation simpose à
létablissement qui doit engager la procédure dadmission,
dès lors que les besoins identifiés du jeune coïncident
avec la spécialité pour laquelle il est agréé
et le nombre de places disponibles.
Ladmission
Ladmission en ITEP constitue un moment important pour le jeune
et ses parents. La qualité de sa préparation et de son
déroulement auront une incidence importante sur la prise en charge
à venir. Lorsque après consultation de léquipe
interdisciplinaire, le directeur est amené à considérer
que ladmission dans son établissement est contraire à
lintérêt de lenfant, de ladolescent ou
du jeune adulte, il en réfère à la MDPH, qui, en
lien avec la famille, recherche une solution plus appropriée.
Après
acceptation du contrat de séjour par les parents et élaboration
du PPA par léquipe interdisciplinaire de lITEP, il
appartient à celle-ci dinformer la MDPH des modalités
de la prise en charge.
En
tout état de cause une fois ladmission prononcée,
il ne pourra être mis fin à laccompagnement de lenfant,
de ladolescent ou du jeune adulte sans une décision préalable
de la commission des droits et de lautonomie des personnes handicapées
(CDA conformément aux dispositions du III de larticle L.
241-6 du CASF qui dispose que lorsque lévolution de son
état ou de sa situation le justifie, les parents ou le représentant
légal de lenfant ou de ladolescent handicapé
ou létablissement ou le service, peuvent demander la révision
de la décision dorientation prise par la commission. Létablissement
ou le service ne peut mettre fin, de sa propre initiative, à
laccompagnement sans décision préalable de la commission.
Conformément
au projet détablissement ainsi quau règlement
de fonctionnement, après consultation de léquipe
interdisciplinaire, le Directeur peut prononcer une mesure conservatoire
de retrait de létablissement dont la CDA est informée
sans délais. Pendant ces périodes lITEP assure le
maintien des liens auprès du jeune et de sa famille.
b)
Le projet pré-professionnel et professionnel
Les établissements qui accueillent des adolescents et des jeunes
adultes doivent construire avec chacun un projet pré-professionnel.
La présence dans létablissement déducateurs
techniques spécialisés qui font désormais partie
intégrante de léquipe éducative est indispensable.
La plupart de ces jeunes sont en capacité soit de faire des études,
soit dapprendre un métier. Un effort tout particulier doit
être conduit pour préparer leur sortie et leur avenir.
Sil entre dans lobjectif de ces établissements de
réinsérer ces jeunes aussi rapidement que possible dans
le milieu ordinaire, il convient aussi délaborer un PPA
qui fasse place à une préparation professionnelle. Celle-ci
peut sappuyer sur des stages en entreprise.
Pour
certains adolescents ou pré-adolescents, la possibilité
de simpliquer dans un projet professionnel qui les valorise représente
non seulement un élément constitutif de la prise en charge
mais participe aux soins.
c)
La préparation à la sortie
Il est indispensable quun véritable projet de sortie puisse
être élaboré avec lenfant, ladolescent
ou le jeune adulte et sa famille, afin de fixer au-delà des objectifs
dinsertion scolaire ou professionnelle les modalités de
laccompagnement à mettre en place si nécessaire
et son évolution. Ceci est la condition pour que le suivi à
la sortie prenne sa place et trouve lefficacité qui doit
être la sienne.
3.
Léquipe interdisciplinaire
a) Le directeur
Dans le respect des prérogatives de lorgane délibérant
de la personne morale gestionnaire de létablissement et
le cas échéant de la délégation, quil
a reçue conformément à larticle D. 312-176-5
du CASF, le directeur exerce la responsabilité générale
du fonctionnement de létablissement en référence
au projet institutionnel.
Outre
lexercice de la gestion administrative et financière, il
veille particulièrement au respect dune approche interdisciplinaire
de lintervention. La présidence des réunions de
synthèse et dactualisation des projets personnalisés,
ainsi que celles des réunions institutionnelles lui permet de
garantir la cohérence, la pertinence et la dynamique du travail
engagé auprès des jeunes en lien avec les parents, la
qualité des coopérations avec les partenaires, la qualité
de la mise en uvre du projet institutionnel.
Au-delà
des qualifications nécessaires à ladministration
générale dun établissement ou service en
application des articles D. 312-176-6 à 10 du CSPF issus du décret
n° 2007-221 du 19 février 2007, le directeur dITEP
atteste de connaissances approfondies concernant la problématique
des jeunes accueillis. Ces conditions sont indispensables pour assumer
la responsabilité de lélaboration du suivi et de
lévaluation des projets personnalisés des jeunes
; sassurer de linteractivité des pôles thérapeutique
éducatif et pédagogique dans une perspective soignante
densemble ; exercer lanimation institutionnelle dans le
respect des compétences, en entretenant la cohésion des
équipes, et en apportant un soutien permanent aux différentes
catégories de personnels.
Soucieux
dinstaurer et de maintenir un climat institutionnel propice à
ladaptation permanente aux besoins des jeunes, le directeur promeut
et développe une recherche damélioration continue
de la qualité. Également attentif à lenvironnement
institutionnel, il sinforme des recherches et des innovations
du secteur médico-social mais aussi des secteurs avec lesquels
il est amené à engager des coopérations : éducation
nationale, pédopsychiatrie, aide sociale à lenfance,
justice...
b)
Léquipe soignante garante du projet thérapeutique
Cest laction cohérente de toute léquipe
de lITEP qui doit permettre à lenfant ou adolescent,
confronté à de nouvelles relations, dévoluer
et se reconstruire. Léquipe soignante, et en particulier
le psychiatre, en lien étroit avec le directeur, est garante
de la cohérence de léquipe, de sa capacité
à rester imaginative et active. Il appartient ainsi au psychiatre
de garder une vigilance permanente et dalerter le directeur en
cas de difficultés particulières, expression de souffrance,
violence, etc.
c)
Les enseignants
Les enseignants affectés dans lunité denseignement
de lITEP sont des instituteurs ou professeurs des écoles
spécialisés, titulaires du certificat daptitude
professionnelle pour les aides spécialisées, les enseignements
adaptés et la scolarisation des élèves en situation
de handicap (CAPA-SH), option D, ou des enseignants du second degré
dispensant un enseignement général ou une première
formation professionnelle titulaires du certificat complémentaire
pour les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves
en situation de handicap (2CA-SH), option D. Selon le type de convention
ou de mise à disposition, ils sont placés sous lautorité
fonctionnelle voire hiérarchique du directeur et sous le contrôle
pédagogique de linspecteur dacadémie, directeur
des services départementaux de léducation nationale.
Sous la responsabilité du directeur et conformément aux
objectifs préconisés dans le PPS, ils contribuent à
assurer, avec lensemble des membres de léquipe de
suivi de la scolarisation, la continuité du parcours scolaire
des jeunes, et la poursuite de leur parcours de formation.
Les
enseignements dispensés doivent dans tous les cas permettre la
poursuite des apprentissages et garantir les moyens nécessaires
à lacquisition du socle commun de compétences et
de connaissances prévu à prévu à larticle
L. 122-1-1.
Le
directeur de létablissement peut, si le nombre délèves
le justifie, après consultation de lorganisme gestionnaire,
proposer à lautorité académique qui en décide,
de confier à lun des enseignants exerçant au sein
de lunité denseignement, une mission de responsable
pédagogique, chargé danimer et dorganiser
le service denseignement.
d)
Le soutien des professionnels
Le projet détablissement doit définir les programmes
de formation et daction de soutien des personnels.
La
formation, qui doit concerner lensemble des personnels, est essentielle.
Elle doit porter prioritairement sur la problématique complexe
des enfants et adolescents accueillis, leur mode daccompagnement,
ainsi que sur la prévention des actes de maltraitance ou de la
violence.
Il
est souhaitable quelle sorganise en intra comme en partenariat
avec dautres institutions ou organismes uvrant auprès
denfants ou dadolescents en difficulté. Les actions
de soutien, qui peuvent prendre la forme dactions de supervision,
danalyse des pratiques, sont essentielles pour mener une action
de qualité, et dans la durée. Il est fortement recommandé
de faire appel à un psychologue extérieur à linstitution
pour mener ces actions.
IV.
- Les modalités de mise en conformité des établissements
existants
Il sagit à travers ces instructions, et comme prévu
par larticle D. 312-59-18 du code de laction sociale et
des familles (qui prévoit pour les IR un délai de mise
en conformité) de tenter de répondre aux questions posées
par lapplication du nouveau décret et ainsi de préciser
les modalités de mise en conformité de ces nouveaux établissements.
1.
Dénomination des établissements dits instituts de rééducation
avant la sortie du décret
La procédure de mise en conformité qui est obligatoire
pour les établissements concernés, avant la date du 1er
septembre 2008, nempêche pas que les instituts de rééducation
aient pu dès la parution du décret prendre lappellation
de « instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques
».
Limpossibilité
constatée pour certains de ces établissements de se mettre
en conformité sur les points ci-dessous mentionnés pourrait
alors remettre en cause lagrément de létablissement.
2.
La procédure de mise en conformité
Elle concerne au premier chef les établissements eux-mêmes
qui sont tenus de mener une réflexion sur leur fonctionnement
actuel, prévoir éventuellement une évolution de
leur projet détablissement et de leurs modalités
de prise en charge et présenter à cet effet un dossier
à leur DDASS.
Elle
concerne ensuite les DDASS qui vont devoir procéder à
une évaluation du fonctionnement de chacun de ces établissements.
Elles devront sassurer :
que
celui-ci est dores et déjà conforme aux articles
D. 312-59-1 à D. 312-59-17 du code de laction sociale et
des familles ;
ou que le nouveau projet élaboré par létablissement
comporte les évolutions nécessaires à la mise conformité
demandée et que la mise en uvre de ce nouveau projet est
réalisable dans les délais impartis. Il conviendra alors
que les DDASS saisissent les commissions régionales de lorganisation
sanitaire et médico-sociale (CROSMS) de lensemble de ces
dossiers dans les conditions prévues ci-dessous. Il est conseillé
de prévoir au niveau régional un examen concomitant de
ces dossiers.
3. Les conditions de la mise en conformité
Larticle D. 312-59-18 du code de laction sociale dispose
que les instituts de rééducation et les établissements
ou services accueillant des enfants ou des adolescents qui présentent
des troubles tels que précisés à larticle
D. 312-59-1, doivent se mettre en conformité avec les dispositions
des articles précités du code de laction sociale
et des familles régissant les ITEP.
Cette
mise en conformité comporte en premier lieu la vérification
de la mise en uvre des dispositions des articles L. 311-1 et suivants
du code de laction sociale relatifs aux établissements
et services soumis à autorisation et notamment les dispositions
de la loi n° 2002-2 du 2 janvier et de ses décrets dapplication
qui simposent dune manière générale
à toutes catégories détablissements médico-sociaux.
Outre
la vérification du respect des règles de portée
générale communes à lensemble des établissements
et services définissant les conditions daccueil des enfants
et adolescents en établissement ou service médico-social,
et notamment la réalisation dun livret daccueil,
la tenue dun dossier individuel comportant notamment les certificats
médicaux et les résultats des examens quel que soit lendroit
où ils sont pratiqués, la révision du projet détablissement
et les dispositions relatives à lévaluation interne,
il conviendra dêtre particulièrement vigilant quant
à lapplication des dispositions nouvelles et spécifiques
édictée par la nouvelle réglementation relative
aux ITEP.
Il
convient daccorder une particulière vigilance aux aspect
suivants :
1.
Il est indispensable que lITEP accueille un public correspondant
exclusivement à la définition de larticle D. 312-59-1.
Ainsi,
les établissements et services qui accueillaient un public plus
diversifié, comme par exemple des enfants déficients intellectuels
nayant pas ou peu de troubles du comportement ou des enfants lourdement
handicapés, doivent progressivement se recentrer sur le public
défini (voir I-1 de la présente circulaire).
2.
Les DDASS devront sassurer que les établissements donnent
une véritable place aux parents et que celle-ci ne soit pas que
formelle : en effet, ladhésion des parents au projet de
leur enfant constitue une composante essentielle de la restructuration
de la personnalité de celui-ci, et doit donc être particulièrement
sollicitée. Ce point résulte de lapplication de
larticle D. 312-59-3 et du II-3 de la présente circulaire.
Il
convient que les DDASS analysent comment létablissement
associe les parents ou les détenteurs de lautorité
parentale le cas échéant, dans la prise en charge, notamment
lors de ladmission et dans la mise en place du projet personnalisé
daccompagnement tel que prévu à larticle D.
312-59-2.
Il
conviendra de veiller à ce que ceux-ci soient informés
régulièrement de lévolution de lenfant
ou de ladolescent par des échanges et des restitutions
formalisées, notamment lors des sorties.
On
ne peut bien évidemment pas rendre les établissements
responsables de léventuel désintérêt
ou de la non coopération de la famille mais il convient de sassurer
que tout aura été fait par létablissement
pour mobiliser cette coopération tellement importante pour lavenir
du jeune.
Les
établissements doivent prendre en compte ce travail dinformation
et dassociation des parents à la dynamique institutionnelle
qui peut, notamment dans la phase dadmission, prendre du temps,
exiger plusieurs entretiens, des discussions sur les points dentente,
de divergence, les compromis... Il peut sagir dun travail
de longue haleine, mais qui savère primordial. En effet,
lautorisation de confier temporairement à des professionnels
un travail déducation et de soins pour leur enfant ne saurait
se réduire à une convention purement formelle : cest
la qualité de cet accord qui déterminera en grande partie
les possibilités dengagement de lenfant ou de ladolescent
dans le travail proposé, et au delà son évolution
ultérieure.
3.
Sagissant des enfants et adolescents confiés par lASE
ou la PJJ, il convient de vérifier la réalité de
la coopération avec ces partenaires et du respect des attributions
de chacun. Le rôle des services de lASE et de la PJJ doivent
être clairement identifiés, les liens avec les parents
prévus. Ces procédures sont incontournables pour réaliser
une prise en charge significative et efficiente des jeunes concernés.
4.
Sassurer du fonctionnement interdisciplinaire de létablissement
ou du service et de lexistence de modalités de soutien
aux professionnels tels que le préconisé notamment au
I-2 de la présente circulaire. Sassurer que lorganisation
mise en place permet de garantir la cohérence des interventions
et le suivi des PPA.
5.
Il convient daccorder une grande attention à la scolarisation
des élèves et notamment à larticulation entre
le projet individuel daccompagnement élaboré par
létablissement ou le service et le projet personnalisé
de scolarisation prévu par la commission des droits et de lautonomie
de la maison départementale des personnes handicapées
en se référant aux développements figurant au III-2
de la présente circulaire.
6.
Il convient de sassurer également que la mise en place
de collaborations avec lenvironnement et les partenaires telle
que développée au II-2 de la présente circulaire
sinscrit dans le projet détablissement et dans sa
mise en uvre.
Enfin,
la diversification des prises en charge sur un même territoire
prévue au III-1 §2 de la présente circulaire doit
faire lobjet dune réflexion particulière lors
de la mise en conformité, sans cependant faire obstacle à
lagrément. Il sagit pour certains établissements
dune démarche départementale ou interdépartementale
qui va associer vos services, voire plusieurs DDASS et qui nest
pas toujours susceptible daboutir avant le 1er septembre 2008.
Lévolution du dispositif doit cependant sinscrire
résolument dans les objectifs à trois ou cinq ans du ou
des établissements de votre département et éventuellement
faire lobjet d un contrat dobjectif et de moyen.
Le
développement de places dITEP inscrit cette année
dans le plan de création de place médico-social devrait
se poursuivre afin de réajuster les déséquilibres
territoriaux existants. Toutefois cest la diversification des
prises en charge offertes par les établissements sur un territoire
que vous devez conduire prioritairement et qui doit contribuer à
une meilleure réponse aux besoins.
Nous vous
remercions de la grande attention que vous porterez à lapplication
de la présente circulaire.
Le directeur
de cabinet du ministre de léducation nationale, de lenseignement
et de la recherche,
B. Thomas
Le directeur
de cabinet du ministre de la santé et des solidarités,
V. Mahé
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